Dossier E-cigarette

Quel avenir pour la e-cig ? Interview avec Ludovic Delcourte, Hedonice

Le monde de la cigarette électronique est en plein essor et Hedonice veut en être un des acteurs majeurs dans l’hexagone. Entre doute, hésitation, espoir et conviction, Ludovic Delcourte, Manager Général chez Ethical Wecig SAS, la société derrière Hedonice, a répondu à nos questions avec la plus grande sincérité et objectivité. Un homme à la hauteur de ses produits, telle a été notre première impression. Inspirant la confiance, très sûr et connaissant parfaitement son domaine, Mr Delcourte s’est lancé dans le pari fou de faire de la cigarette électronique un objet tendance, luxueux, « premium ». Non pas parce que le marché actuel s’y prête, mais parce qu’il y croit.

«L’erreur est de dire que le fumeur est malade»

Comme vous le savez, la e-cig est chinoise. Difficile de l’oublier, comme il est difficile d’oublier l’étiquette chinoise ; des produits bas de gamme, de mauvaise qualité, souvent de piètres copies,… C’est le principal challenge d’Hedonice dans sa quête du St Graal : faire oublier au consommateur la provenance du produit car même si celui-ci est fabriqué en Chine, il est établit selon un cahier des charges extrêmement pointilleux en terme de réglementation chinoise mais aussi française et plus globalement, internationale.

Coffret Hedonice - Cigarette électronique
Coffret Hedonice – Cigarette électronique

Kinamik Quelles ont été les principales étapes pour la production de votre Hedonice qui, je le rappelle, est un produit unique ? Ludovic Delcourte

Le travail en amont a été la partie la plus longue du processus. Nous avons du commencer par chercher notre fournisseur. Pour cela, un audit approfondi et rigoureux a été mené, avec plusieurs voyages en Chine pour traiter en personne. Un sourcing d’un an et demi. Une fois le meilleur fournisseur adopté, nous avons mis au point notre cahier des charges en terme de code couleurs, de packaging, de cigarettes,… Une fois quelques détails effectués, nous avons pu passer à la pré-production de modèles tests (prototypes) qui ont été soumis a une très large batterie de contrôles (certifications CE au nom d’Hedonice). Le point fort de notre société est que nous n’avons qu’un seul produit, qu’une seule technologie. Ainsi nous le suivons avec précision et l’améliorons en conséquence (un peu comme Apple et son iPhone, ndlr). Donc aucun risque.

Une volonté qui s’inscrit donc dans un effort de traçabilité et de garantie réelle du produit pour le client. Avant l’expédition de chaque commande à Hedonice, une série de tests sont effectués sur des échantillons réels (et non pas des produits conçus expressément à cette fonction). En clair, pour une commande de 1000 e-cigs, 50 sont testées afin d’approuver ou non la ligne de production selon les normes ISO en vigueur.

«Tout le monde pense que c’est très prospère mais la situation ne durera pas indéfiniment.»

Et lorsque l’on parle des habitudes, du présent et de l’avenir de la cigarette électronique, Ludovic Delcourte se veut optimiste, croyant fermement au marché de l’e-cig du moment que les différents gouvernements suivent la tendance.

Cigarette électronique

Kinamik Comment voyez-vous la cigarette électronique dans 10-20 ans ? Ludovic Delcourte

Il faut prendre tout d’abord en compte la réalité politique actuelle. […] Mais si nous laissons tout cela de côté et si nous restons dans l’hypothèse que le produit fonctionnera,  nous aurons différents usages et différentes formes de la cigarette électronique :

  • Produits et technologies différentes.
  • Personnes très techniques : innovations, améliorations des sensations,… Ce type de personnes sera pour le mod (modification manuelle de la cigarette électronique)
  • Personnes ayant la volonté de découvrir d’autres saveurs : Ego,…
  • Cigarettes électroniques multi-usage. J’entend par là que nous aurons une e-cig différente selon le moment, l’occasion,…
  • De nouvelles innovations.

Kinamik Et pour la cigarette classique ? Ludovic Delcourte

 Je pense que la cigarette classique continuera à être prospère dans les pays émergeant et les pays pauvres. Le coût de la cigarette électronique sera trop élevé pour ces pays où celle-ci sera exclusivement réservée à une classe sociale plus élevée. […] Mais à côté de cela, la cigarette coûtera plus cher et sera hautement addictive afin d’obliger le consommateur pauvre à continuer à l’acheter et ainsi faire perdurer le marché. Quoiqu’il en soit, il est certain que les industries du tabac se seront lancées en parallèle dans la cigarette électronique, aux côtés des géants de la pharmacie. Ils seront les principaux leaders de l’intégralité du marché.

Une vision très pessimiste pour la cigarette classique. En effet, selon Ludovic Delcourte, ceux qui paieront la facture d’une cigarette électronique en pleine expansion seront les pays pauvres et en voie de développement, principaux acteurs du tabac. Kinamik Revenons au présent. Comme nous l’avons vu, la cigarette électronique connaît une forte croissance. Est-ce une brèche à exploiter pour se lancer dans l’aventure ? Ludovic Delcourte

La question est complexe. Tout le monde pense que c’est prospère, mais la situation ne durera pas indéfiniment. Le défaut de la cigarette électronique est sa jeunesse. La venue de l’e-cig étant récente, tout le monde essaye de s’y engouffrer et il est évident que c’est un peu le fouillis à l’heure actuelle : trop de produits, trop de vendeurs (des bons comme des mauvais), aucune réelle législation,… […] Une fois que la situation se sera régulée,  que le produit aura atteint une certaine maturité et qu’il y aura de vraies lignes directives, les plus petits vendeurs disparaîtront. Il ne restera plus que les plus gros (appartenant soit à des entreprises pharmaceutiques, soit à celles du tabac) et seuls quelques rares indépendants réussiront à se faire connaître et à sortir du lot.

Passage ecig

Kinamik Le mot de la fin ? Ludovic Delcourte

L’erreur est de dire que le fumeur est malade. Qu’il doit être soigné. C’est ce côté médical qui lui fait fuir les solutions actuelles pour arrêter de fumer (patchs,…). Le fumeur a commencé à fumer par choix et c’est aussi le choix qu’on doit lui donner pour arrêter. L’enfermer dans une sorte de peur ne l’aidera pas. La cigarette électronique est une évolution, une nouvelle étape. On ne présente pas le produit comme un remède, une solution contre le tabagisme mais comme une alternative à la cigarette. Une manière différente de fumer et de trouver du plaisir à le faire. Pour que la santé soit efficace et qu’elle cible les fumeurs adultes, il doit y avoir un libre accès. Bureau de tabac, boutiques spécialisées. Je pense réellement que si les pharmacies ont le droit de fabriquer leur propre cigarettes électroniques et qu’elles les vendent comme un médicament, cela ne sera pas profitable pour les autres marchands qui n’ont pas cette vision médicale mais aussi pour le public. Diaboliser un produit n’a jamais été une solution.

La cigarette électronique n’est pas un médicament, et cela est partagé par l’équipe de Kinamik. Elle doit avant tout être une découverte, une nouvelle appréhension d’une consommation, d’une manière de vivre, d’une société. Note de la rédaction : cette interview n’est pas sponsorisée ou commandée par Hedonice. Les différents propos évoqués dans cet article n’ont pas fonction de promotion mais d’informations. Kinamik ne saurait être tenu responsable d’une mauvaise interprétation de cette interview. @Crédit Photos (hors packaging Hedonice) :  INA FASSBENDER

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