Canada : arômes et taux de nicotine dans le viseur

Régulièrement, Vincent Gagnon, directeur scientifique de l’Association québécoise des vapoteries (AQV), rapporte l’évolution de la situation de la cigarette électronique au Canada.
Comme si 2020 n’avait pas déjà été une année suffisamment difficile pour tous, le gouvernement du Québec va adopter de nouvelles règles pour encadrer le vapotage. Cette annonce fait suite à la création d’un “groupe spécial d’intervention” le 25 novembre 2019 pour guider le ministère de la Santé et des Services sociaux dans sa démarche en émettant de nouvelles recommandations. Le 26 novembre, ce groupe a déposé le rapport de mise en œuvre (2015-2020) de la loi concernant la lutte contre le tabagisme. En réaction à ce dépôt, le 9 décembre, c’était au tour de Christian Dubé, ministre de la Santé du Québec, d’émettre un communiqué où il exprimait son souhait de mieux encadrer les produits du vapotage.
Manipulation de chiffres
Pourquoi une telle fermeté à vouloir encadrer le vapotage et pourquoi y a-t-il urgence d’agir ? Le rapport tente intentionnellement de donner l’impression que la proportion des jeunes ayant vapoté a quintuplé en 6 ans (de 4 % en 2013 à 21 % en 2019). Or, le recours à cette statistique est trompeur puisqu’il se base sur le fait qu’avoir inhalé une vapeur de cigarette électronique une seule fois dans les 30 derniers jours est suffisant pour être considéré comme étant vapoteur. Si vous voulez créer la panique comme le “groupe spécial d’intervention” l’a fait, vous ne direz pas que le nombre d’adolescents interrogés n’ayant jamais fumé en 2017, seulement cinq, a augmenté à 14 en 2018, vous direz plutôt que ce chiffre a connu une hausse spectaculaire de 200 % alors qu’en réalité il est passé de 0,2 à 0,6 %.
Dans ce climat de peur dépeint par le “groupe spécial d’intervention”, le rapport émet 7 recommandations pour mieux protéger les jeunes. De ces recommandations, le ministre a pour sa part exprimé que celles concernant les arômes et saveurs, ainsi que la limite maximale de nicotine, l’interpellent particulièrement. Nous parlons ici d’un taux maximal de 20 mg/ml et d’éliminer les saveurs sauf celle du tabac. Si vous êtes un vapoteur, vous savez bien évidemment que l’arôme est une composante clé de votre rempart contre le tabagisme. Donc au Québec, les différents groupes et associations pour la défense de la vape ainsi que les vapoteurs eux-mêmes, tous sont mobilisés et font front commun pour faire comprendre l’erreur que le gouvernement s’apprête à commettre s’il va de l’avant.