Canada : la résistance s’organise
Vincent Gagnon, directeur scientifique de l’Association québécoise des vapoteries (AQV), rapporte l’évolution de la situation de la cigarette électronique au Canada.
Depuis juillet, les produits avec un taux en nicotine supérieur à 20 mg/ml sont retirés des étalages canadiens. La date limite pour écouler les inventaires supérieurs à ce taux était fixée au 23 juillet. Mais ce moindre mal laisse place à une inquiétude généralisée puisque, rappelons-le, le ministère de la Santé du Canada a publié le 19 juin dernier dans La Gazette du Canada un nouveau projet de réglementation visant à restreindre les arômes. Cette publication a initié une consultation pancanadienne pour demander l’avis des Canadiens sur ce projet de règlement visant à éliminer tout arôme autre que tabac et menthe/menthol.
Un million de dollars collectés
Du côté des assos, la perspective de la mort de l’industrie a créé un élan de coopération sans précédent. Elles ont toutes réuni leurs membres et organisé des groupes de travail pour créer un front uni. L’Association canadienne du vapotage (ACV/CVA), qui rassemble les boutiques, a déjà mené une levée de fonds totalisant près d’un million de dollars, et va déposer une poursuite en justice contre le projet de règlement.
Manifs, sites en ligne, lobbying, poursuites judiciaires
La Coalition pour les droits des vapoteurs du Québec a créé une plateforme Web pour répondre à la consultation canadienne sur les arômes. Elle a aussi organisé des rencontres pour favoriser l’engagement pour la cause. L’association Rights4Vapors a coordonné l’organisation de manifestations, de conférences et une grande tournée à travers le pays. L’Association des représentants de l’industrie canadienne du vapotage organise des rencontres de lobbying auprès d’acteurs clés du gouvernement. Du côté de l’AQV, la piste d’une poursuite contre le gouvernement canadien pour manquement au respect de l’initiative pour un monde sans tabac de l’OMS est étudiée, ainsi qu’un recours collectif.
Aujourd’hui, toutes les associations vont de l’avant avec une campagne médiatique pour sensibiliser les Canadiens aux conséquences de la réglementation sur les millions de vapoteurs, et vont contacter les élus. La situation est critique au Canada, et si les vapoteurs ne prennent pas conscience qu’il est temps d’agir, c’est une décennie de recul du tabagisme qui est en jeu. Puisque des élections fédérales sont prévues à l’automne, espérons que les élus seront à l’écoute !