Enquête ETINCEL-OFDT : la cigarette électronique a la cote auprès des Français

L’OFDT ou Observatoire français des drogues et des toxicomanies a récemment dévoilé les résultats de l’enquête téléphonique ETINCEL-OFDT réalisée du 12 au 18 novembre 2013.
Ce sondage, qui s’est intéressé tout particulièrement à la cigarette électronique, révèle que ce dispositif connaît un succès grandissant et participe à la réduction du tabagisme. D’ailleurs les chiffres parlent d’eux-mêmes : 7,7 à 9,2 millions de Français ont déjà testé l’e-cigarette et 1 et 1,9 millions d’individus y font appel au quotidien dont plus de trois quarts sont des fumeurs désireux de cesser la cigarette.
L’enquête ETINCEL-OFDT (Enquête téléphonique pour l’information sur la cigarette électronique) a été réalisée auprès de 2052 personnes réparties dans toute la métropole (hormis la Corse). L’objectif étant de « fournir aux pouvoirs publics et aux professionnels concernés, dans un délai court, une première estimation fiable du phénomène, afin de pouvoir en mesurer l’impact dans le bilan de l’année 2013. »
Au total, 17 questions ont été posées aux participants. Celles-ci portent sur les divers aspects de l’usage et de l’achat de la cigarette électronique : « la notoriété de la cigarette électronique, sa fréquence d’usage, les modalités d’achat de l’objet et des recharges, les motivations de l’utilisateur, etc. »
Notoriété : Près de 88 % de Français connaissent la cigarette électronique. En tout cas, ils en ont entendu parler. Environ un an et demi auparavant (au mois de mars 2012), cette proportion était de 66 %. Ce sont surtout les jeunes qui connaissent bien le produit, ainsi que les cadres supérieurs. Parallèlement, la notoriété de l’e-cig est plus forte chez les fumeurs (93 %) par rapport aux non-fumeurs (85 %).
Nombre croissant de personnes ayant testé la cigarette électronique : un peu moins de 20 % des participants au sondage reconnaissent avoir déjà essayé l’e-cigarette. En mars 2012, seulement 7 % d’individu l’ont expérimentée. Chez ceux qui n’y ont pas (encore) goûté, seuls 2,3 % pensent le faire à l’avenir.
Qui testent la cigarette électronique ? Une plus grande proportion d’hommes a déjà essayé la cigarette électronique (22 % chez les messieurs contre 15 % du côté des femmes). Par ailleurs, on compte plus de jeunes (31 % chez les individus âgés de 15 à 24 ans. Seulement 9 % des retraités l’ont fait. En dehors de l’âge et du sexe, ce sont surtout les fumeurs qui affichent un intérêt pour l’e-cig. Plus de 50 % l’ont déjà testé. Ce pourcentage est seulement de 22 % pour les ex-fumeurs et 3,5 % pour les non-fumeurs et ceux qui ont essayé la cigarette auparavant.
Les jeunes testent mais ne deviennent pas des « vapoteurs » réguliers : Si les jeunes de 15 à 24 ans sont majoritaires en matière d’expérimentation, ils ne persistent pas longtemps dans l’usage de la cigarette électronique. De même pour les jeunes de 25 à 34 ans. Par contre, chez les individus de plus de 35 ans, le vapotage devient plus facilement une habitude à long terme. Serait-ce l’effet de mode qui prévaut chez les jeunes qui s’initient à la vapote par curiosité ? Chez les plus âgés, il s’agirait d’une démarche entreprise dans le but de se sevrer du tabac.
Usage occasionnel ou usage quotidien ? 54 % des vapoteurs parmi les personnes interrogées disent utiliser la cigarette électronique tous les jours. Ce qui représente environ 3,3 % des Français. Parmi les vapoteurs quotidiens, on retrouve beaucoup moins de jeunes que de retraités (respectivement 44 % contre 67 %). Cela semble confirmer l’hypothèse que les jeunes sont influencés par un phénomène de mode tandis que les plus âgés font appel à la cigarette électronique pour faire la guerre au tabagisme. Et parmi ces usages quotidiens, environ 25 % continuent de fumer. 62 % d’entre eux privilégient l’e-cigarette. Et seulement 1,8 % utilisent exclusivement la cigarette électronique.
Une évolution significative en avril-mai 2013 : Un peu plus des trois quarts des vapoteurs se sont initiés à la cigarette électronique l’ont fait depuis moins de 6 mois. Cela coïncide avec une époque de médiatisation de l’e-cigarette qui a accompagné la diffusion du rapport du Ministère de la Santé.
En tout cas, 78 % des vapoteurs possèdent leur propre dispositif (dont 93 % des 35 – 64 ans et 44 % chez les plus jeunes) contre 16 % qui l’empruntent à d’autres personnes et 6 % qui partagent leur matériel avec un proche (conjoint, ami…). Il faut rappeler qu’il s’agit d’un investissement plutôt onéreux. Certains effectuent ainsi des essais avant de se lancer.
En outre, il semblerait que les utilisateurs ne connaissent pas bien le dosage de nicotine. Environ un quart d’entre eux ne connaissent pas le taux de nicotine des e-liquides qu’ils consomment. Chez ceux qui sont au courant, environ 1 sur 10 a opté pour la concentration 0 %. Près de 40 % des vapoteurs ont misé sur un dosage moyen compris entre 7 à 12 mg/ml.
Où les vapoteurs font-ils leurs achats ? Principalement auprès de boutiques spécialisées (58 % pour la cigarette électronique et 54 % pour les accessoires comme e-liquide et cartouches…). Viennent ensuite les bureaux de tabac (21 % pour l’e-cigarette et 24 % pour les e-liquides). Internet récolte une part assez minime du marché : seulement 9 %. Concernant les achats, il convient de souligner que 4 % des utilisateurs ont recours à la cigarette électronique jetable.
La principale motivation des vapoteurs est de se sevrer totalement du tabac : En définitive, l’objectif premier des vapoteurs est de dire définitivement adieu à la cigarette. Plus de la moitié des personnes interrogées qui vapotent et fument en même temps ambitionnent de ne plus du tout consommer ces deux produits dans un avenir proche. 11,5 % pensent réduirent le tabac consommé et 8,2 % envisagent de remplacer le tabac par l’e-cigarettte. Dans le cas comme dans l’autre, la motivation serait de limiter les risques sanitaires liés au tabac. Parmi les autres motivations, on retrouve la volonté de faire des économies et la possibilité de vapoter sans restriction de lieu.